Défibrillateur implantable et resynchronisation ventriculaire.
Auteurs : Jego C1, Deharo JCLa thérapie de resynchronisation ventriculaire par la stimulation, introduite à la fin des années 1990, est venue révolutionner la prise en charge des patients ayant une insuffisance cardiaque chronique évoluée. Son rôle dans la diminution de la mortalité d'origine hémodynamique se dégage des travaux les plus récents. Mais malgré ces avancées décisives, les patients atteints d'insuffisance cardiaque continuent de verser un lourd tribut à la mortalité subite qui représente classiquement, selon le stade évolutif, 28 à 68 % des modes de décès dans cette pathologie. Le défibrillateur ventriculaire (DAI) a prouvé son efficacité dans la prévention de la mortalité subite principalement chez les patients ayant une dysfonction ventriculaire gauche sévère. C'est sur la base de ces données, et sous l'effet de l'évolution technologique rapide, que l'utilisation de prothèses pouvant assurer la défibrillation et la resynchronisation a vu le jour. Les écueils technologiques du début, essentiellement liés au « double comptage » des activités électriques ventriculaires droite et gauche ont été comblés et la faisabilité de la technique est actuellement acquise. Un taux de complications supérieur à 10 %, en grande partie dû à la mise en place de la sonde gauche, continue cependant de témoigner de la lourdeur de cette méthode et de la gravité des patients auxquels elle s'adresse. L'étude COMPANION est venue montrer la réduction plus importante de mortalité globale par la resynchronisation associée au DAI par rapport à la resynchronisation seule ou au traitement médical chez l'insuffisant cardiaque de stade ≥ III. L'étude SCD-HeFT a récemment montré que la prévention primaire de la mortalité globale par le DAI est efficace chez l'insuffisant cardiaque, quelle que soit la cardiopathie sous-jacente, surtout au stade Il. Ces résultats sont de nature à accroître considérablement les indications de mise en place de prothèses assurant resynchronisation et défibrillation. Cependant, des problèmes évidents de coût, associés à la lourdeur de la technique imposent de ne pas recommander une attitude systématique. Une discussion au cas par cas a encore sa place mais, quoi qu'il en soit, le type de cardiopathie, ischémique ou non, ne semble plus déterminant.