Objectif. –Évaluer par rapport aux recommandations de l’Agence nationale pour le développement et l'évaluation médicale (1996) et de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2003), la qualité du bilan d’infertilité, la prescription et la surveillance des traitements par citrate de clomifène.Patientes et méthodes. –Étude rétrospective des patientes, âgées de 16 à 50 ans, ayant eu un remboursement de citrate de clomifène entre le 1eravril et le 30 juin 2002. Après réalisation d’un échantillon aléatoire stratifié sur l’âge, les actes et les prescriptions disponibles dans la base de remboursement de l’Assurance Maladie ont été identifiés. Les patientes interrogées par les médecins-conseils ont validé et précisé leur prise en charge.Résultats. –Parmi les 283 femmes incluses, 30 % avaient eu un dosage hormonal de base (FSH, LH, estradiol), 50 % une hystérosalpingographie, 35 % un test de Hühner et 68 % une échographie. 60 % des conjoints avaient eu un spermogramme. 1,5 % des femmes avaient bénéficié de la totalité des examens préconisés avant instauration du traitement. 7 % n'avaient eu aucun examen. Le taux de réalisation de ces examens était comparable chez les patientes avant et après 35 ans. 77 % des traitements ont été instaurés après une attente de conception d’au moins un an. Hormis l’examen clinique, 69 % des femmes avaient eu une surveillance au cours du traitement, autre que clinique.Discussion et conclusion. –La prescription de citrate de clomifène se fait trop souvent sans constat probant d'infertilité et sans bilan étiologique complet. Cette mauvaise utilisation peut être la cause de perte de chances de conception et de complications.