La variabilité anatomo-fonctionnelle interindividuelle du système nerveux central implique que toute chirurgie cérébrale en zone « éloquente » expose à un risque de séquelles neurologiques. En conséquence, se sont développées plusieurs méthodes de cartographie fonctionnelle à la fois pré-opératoires non-invasives, via l’imagerie ; mais également en per-opératoire, via l’utilisation des stimulations électriques cortico-sous-corticales directes.Si cette technique a été rapportée comme étant non délétère, précise, fiable et reproductible dans la littérature récente, il n’en reste pas moins qu’une méthodologie rigoureuse est indispensable afin d’éviter toute erreur d’interprétation dans la détection des structures « éloquentes ». En effet, une cartographie mal conduite pourrait déboucher soit sur une interruption prématurée de la résection (faux positifs), soit sur l’induction de déficits neurologiques post-opératoires permanents à la suite de l’ablation d’une aire critique, interprétée à tort comme non fonctionnelle (faux négatifs).Cette mise au point se propose de rappeler les principes électrophysiologiques des stimulations cérébrales directes, et d’envisager la sélection des paramètres de stimulations selon une approche théorique, afin d’en extraire les modalités pratiques à adapter individuellement.Les résultats décrits dans la littérature sont ainsi réanalysés en ce qui concerne, non seulement l’intérêt clinico-chirurgical des cartographies électriques per-opératoires (tant en terme d’extension des indications opératoires, de minimisation du risque de morbidité permanente post-chirurgicale, que d’optimisation de la résection), mais également leur intérêt méthodologique (i.e. de validation des techniques non-invasives d’imagerie neurofonctionelle) et leur apport sur le plan neuroscientifique (meilleure compréhension de la physiopathologie des structures cérébrales, de leur connectivité, et des mécanismes dynamiques de plasticité).