ObjectifLa prise en charge des méningiomes inopérables n’est pas complètement codifiée. Nous avons instauré à partir de mai 1997 un protocole d’étude clinique de phase II (HU-MEN 97) afin de tester l’efficacité d’une chimiothérapie par l’hydroxyurée Hydréa®dans la prise en charge thérapeutique de ces méningiomes.Matériels et méthodesÀ partir de mai 1997 ont été inclus 43 patients (28 femmes pour 15 hommes) avec un recul minimum de 18 mois. La durée moyenne du traitement était de 23,7 mois. La dose orale quotidienne d’hydroxyurée était de 20 mg/kg, adaptée en fonction de la tolérance clinique et hématologique. La surveillance des tumeurs a été réalisée par une imagerie par résonance magnétique dans 95 % des cas ou par tomodensitométrie. La mesure des deux plus grands diamètres de la tumeur était le critère de surveillance.RésultatsLe caractère évolutif des méningiomes avant l’instauration du traitement a pu être retrouvé chez 67,5 % des patients sur le plan clinique et chez 46 % des patients sur le plan radiologique. Sous hydroxyurée, 3 patients ont eu une amélioration radiologique ou clinique, 6 patients ont été stabilisés. Par contre, 26/43 (60,5 %) patients ont vu leur méningiome progresser sous hydroxyurée, et 65 % des méningiomes évolutifs avant traitement ont poursuivi leur évolution malgré le traitement par l’hydroxyurée. La toxicité du produit était peu importante avec 12 cas (28 %) de toxicité hématologique et 23,5 % d’intolérance clinique (asthénie). Trois patients ont dû cesser leur traitement mais aucun cas de mortalité lié au traitement n’a été retrouvé.ConclusionL’analyse de notre série n’a pas permis de mettre en évidence un effet anti-tumoral majeur de l’hydroxyurée sur les méningiomes. Cette thérapeutique ne doit pas faire différer un traitement chirurgical ou une radiothérapie.