En Côte d’Ivoire, les études récentes sur le tabagisme sont peu nombreuses alors que la publicité sur le tabac est de plus en plus agressive. L’objectif de cette étude prospective était d’évaluer l’influence de la spécialité médicale de prise en charge sur les connaissances, attitudes et comportements des patients suivis en consultation ou en hospitalisation dans les trois CHU d’Abidjan (Côte d’Ivoire). L’enquête par questionnaire a porté sur une série comparative de 180 patients (90 patients dans chaque échantillon). On notait globalement 16,1 % de fumeurs actifs, 15,6 % d’ex-fumeurs et 68,3 % de non-fumeurs. Le motif essentiel d’initiation au tabac était représenté par les amis. La nocivité du tabagisme était globalement bien reconnue. Une tentative de sevrage tabagique était notée dans 75,9 % des cas. Les informations sur le tabagisme provenaient surtout de l’entourage et des médias ; l’hôpital était peu impliqué. Les attitudes ou comportements tabagiques ou les connaissances des dangers du tabac étaient identiques chez les patients fréquentant les services de Pneumologie, ORL et Cardiologie (pourcentage élevé de pathologies liées au tabac) et ceux fréquentant les services de Médecine, Chirurgie et Ophtalmologie. L’intégration du milieu hospitalier dans la stratégie de lutte antitabac par l’intermédiaire d’une consultation d’aide au sevrage tabagique est impérieuse dans un pays ou la publicité sur le tabac par les médias est d’actualité.