L'hépatite A est une maladie généralement bénigne, pauci- ou asymptomatique dans 80 % des cas chez l'enfant avant l'âge de cinq ans. Son incidence a considérablement baissé au cours des dernières décennies en France. Ces notions rendent la vaccination systématique sans objet dans notre pays. Cependant, l'enfant infecté excrète le virus : il est contagieux et contamine son entourage, responsable de cas secondaires fréquents, parfois graves. C'est pourquoi, bien que le vaccin soit cher et non remboursé, la vaccination contre l'hépatite A est recommandée chez l'enfant vivant en institution de santé ou pour handicapés, chez l'enfant porteur d'une hépatopathie chronique et surtout chez l'enfant voyageur. Le principal problème qui se pose est celui de la prophylaxie autour d'un cas index à l'intérieur de sa famille, d'une petite communauté fermée, ou lors d'épidémies localisées. La vaccination immédiate autour du cas index, dans les sept jours qui suivent le contact, est à considérer car les immunoglobulines, conseillées, n'ont pas d'autorisation de mise sur le marché (AMM) en France dans cette indication. Les quelques expériences qui ont été menées dans les familles et les communautés fermées montrent que la vaccination est efficace et bien supportée, même chez les très jeunes enfants en crèche. Cependant, cette indication, recommandée par les autorités britanniques, n'est pas reconnue actuellement en France, même si elle est assez souvent pratiquée. C'est donc au pédiatre d'exposer la possibilité d'une vaccination aux parents, et de prendre avec eux une décision de prévention individuelle.