Objectif. –Évaluer le pourcentage et les facteurs de risque de survenue de séquelles thyroïdiennes chez 79 enfants ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques entre 1989 et 1998 dans un même centre.Patients et méthodes. –L’âge moyen à la greffe était de 6,8 ans, et le suivi moyen postgreffe de 5,5 ans. Cinquante-sept patients ont reçu une allogreffe et 22 une autogreffe. Sur la cohorte de 79 patients, deux groupes de patients ont été isolés en fonction du type de préparation à la greffe : irradiation corporelle totale fractionnée (ICT) (n= 54), chimiothérapie type Busulfan (n= 25). La fonction thyroïdienne a été évaluée par le dosage de thyréostimuline (TSH) et thyroxine libre (T4L), l'hypothyroïdie vraie étant définie par un taux de TSH > 4 mU/l et T4L basse, et l'hypothyroïdie compensée par un taux de TSH > 4mU/l avec T4L normale.Résultats. –Selon la méthode de Kaplan et Meier, la probabilité de survenue d'insuffisance thyroïdienne six ans après la greffe pour les 79 patients a été de 36 % ± 6 %. Dans les deux groupes ICT ou Busulfan, le risque d'hypothyroïdie à six ans était de 49 % ± 8% et de 9 % ± 6 % respectivement (p< 0,001). La survenue d'hypothyroïdie après greffe n'a pas été influencée significativement par le sexe, l'existence ou non de maladie du greffon contre l'hôte et la pathologie initiale. En revanche, le jeune âge est apparu influencer significativement le taux d'hypothyroïdie à six ans : 59% ± 9% si âge < 7,7 ans vs 34 % ± 13 % si âge > 7,7 ans dans le groupe ICT,p= 0,02.Conclusion. –Un suivi systématique et prolongé de la fonction thyroïdienne s’impose après greffe de moelle quel que soit le type de préparation (irradiation ou chimiothérapie seule). L'influence du jeune âge sur la survenue d'hypothyroïdie est une donnée nouvelle qui nécessite d'être étudiée sur de plus amples effectifs.