Introduction. –L'exposition fœtale aux opiacés entraîne de nombreux risques dont le principal est le syndrome de sevrage néonatal. Ce syndrome associe des signes neurologiques et digestifs. Il peut engager le pronostic vital. L'évaluation de sa sévérité repose sur des échelles validées. La mortalité a été réduite par l'amélioration de sa prise en charge. Les médicaments les plus utilisés pour le contrôler, sont des morphiniques (élixir parégorique, teinture d'opium, morphine pure), le phénobarbital, la chlorpromazine et le diazépam. Il n'existe pas de consensus sur le traitement médicamenteux. Les données de la littérature sont contradictoires. Les études concernant le diazépam vont plutôt contre son utilisation. Notre objectif a été de décrire les résultats obtenus dans trois services de néonatalogie utilisant le diazépam et de les comparer à ceux de la littérature.Populations et méthodes. –Notre étude a concerné 23 nouveau-nés hospitalisés pour un syndrome de sevrage aux opiacés et traités par diazépam. L'échelle de Finnegan a permis d'évaluer la gravité des symptômes et de suivre l'effet du diazépam.Résultats. –Les durées de traitement et d'hospitalisation, le temps nécessaire pour récupérer le poids de naissance et le pourcentage de perte de poids par rapport au poids de naissance ont été les critères de jugement principaux. La durée moyenne de traitement était de sept jours, la durée moyenne d'hospitalisation de 18 jours, la reprise du poids de naissance s'effectuait en moyenne à dix jours de vie et la perte de poids était en moyenne de 6,5 % du poids de naissance. Le traitement par diazépam a été un échec chez un nouveau-né. Aucune déshydratation aiguë ni aucune convulsion ne sont survenues.Conclusion. –Notre étude est rétrospective, son effectif faible et sa méthodologie imparfaite. Nous ne pouvons donc pas comparer le diazépam aux autres médicaments. Cependant, nos résultats remettent en cause l'attitude « antidiazépam ». Seule une étude prospective contrôlée et randomisée permettrait d'orienter vers une attitude thérapeutique optimale.