Objectif : mesurer l'évolution du contrôle tensionnel dans deux populations de malades hypertendus entre 1999 et 2003. Méthode : l'Assurance maladie a effectué deux enquêtes de pratique médicale descriptives transversales, l'une en 1999 et l'autre en 2003. Elles ont été réalisées à partir de deux échantillons de malades, âgés de 20 à 80 ans, inclus lors de l'attribution de l'exonération du ticket modérateur au titre des affections de longue durée pour HTA. Les informations étaient recueillies par le médecin conseil et provenaient de son examen clinique des malades et des déclarations des médecins traitants. Le contrôle tensionnel a été défini d'après les recommandations de l'ANAES publiées en 1997. Il était déterminé à partir de la moyenne des trois derniers chiffres de pression artérielle relevés par le médecin traitant (pressions artérielles systoliques [PAS] et diastoliques [PAD]). Résultats : l'enquête de 1999 concernait 10 665 malades et celle de 2003 portait sur 2 584 malades. L'âge moyen était de 63,1 ans ± 0,2 en 1999 et de 64,4 ans ± 0,4 en 2003. Dans les deux populations, la proportion des malades diabétiques était stable 27,5 ± 1,0 % en 1999 et 28,4 ± 1.7 % en 2003. Le pourcentage de malades traités pour dyslipidémie a augmenté entre 1999 et 2003 : 44,0 ± 1,1% en 1999 et 54,3 ± 1.9 % en 2003. Entre 1999 et 2003, la proportion de malades avec une pression artérielle contrôlée (PAS et PAD < 140/90 mmHg ou PAS ≤ 160 mmHg si âge ≥ 60 ans avec HTA systolique isolée, c'est-à-dire PAD < 90 mmHg) augmentait de près de 5 points: 40,8 ± 1.1 % en 1999 et 45,5 ± 1.9 % en 2003. Pour les malades diabétiques, aux seuils 130/85 mmHg. 6.7 ± 1,1 % des malades étaient contrôlés en 1999 et 5,4 ± 1,7 % en 2003. La proportion des malades insuffisants rénaux contrôlés aux seuils 125/75 mmHg était également stable entre 1999 et 2003 5,2 % [2.5 et 7.9] en 1999 et 2,8 % [0.5 et 8,6] en 2003. Conclusion: la comparaison des résultats des deux enquêtes a montré une amélioration du contrôle tensionnel entre 1999 et 2003, contemporaine d'interventions multiples (sociétés savantes. État) dont celles de l'Assurance maladie.