Les cellules souches sont des cellules indifférenciées, capables d’auto-renouvellement et de différenciation en cellules filles spécialisées. Les cellules souches embryonnaires humaines (ES), qui proviennent d’embryons surnuméraires, ont fait la preuve de leur pluripotence, puisqu’elles sont capables de donner des dérivés des trois feuillets embryonnaires primitifs. Ces cellules ont un caryotype normal, une activité télomérase élevée et montrent une remarquable capacité de prolifération à long terme, ce qui ouvre des possibilités d’expansion quasi illimitées en culture. Bien que la thérapie cellulaire utilisant des cellules ES humaines offre la promesse de pouvoir soigner des affections comme la maladie de Parkinson, le diabète ou l’insuffisance cardiaque, de nombreux obstacles restent à surmonter avant de pouvoir espérer utiliser des cellules souches embryonnaires dans des projets de recherche clinique. Les applications en biologie de la reproduction sont moins spectaculaires mais aussi stimulantes sur un plan fondamental : meilleure compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires pouvant être impliqués dans la stérilité et les échecs d’implantation, ou l’étude des mécanismes de transmission de l’empreinte génétique et ceux de la méiose. Le gynécologue–obstétricien pourrait occuper une place importante au cœur de la production et de l’étude des cellules souches embryonnaires. Ces données sont cependant à intégrer dans le contexte éthique et juridique de la recherche sur les cellules souches embryonnaires en France.