Dissections des artères carotides et vertébro-basilaires.
Auteurs : Lacour JC1, Ducrocq X, Vespignani HLes accidents ischémiques cérébraux, transitoires ou constitués, de l'adulte jeune sont de plus en plus souvent rapportés à une dissection des artères cervicales. Une meilleure connaissance de l'affection et les progrès de l'imagerie en sont probablement en partie la cause. Faisant parfois suite à un traumatisme plus ou moins sévère, les dissections peuvent aussi survenir spontanément ou au décours de simples mouvements de la région cervicale. Elles résultent d'un saignement dans la paroi même de l'artère et surviennent plus fréquemment au sein de l'artère carotide interne que de l'artère vertébrale. Dans près d'un quart des cas cependant, plusieurs axes artériels peuvent être affectés plus ou moins simultanément, incitant à rechercher une maladie vasculaire comme la dysplasie fibromusculaire. Leur physiopathologie est encore mal connue et de nombreuses hypothèses sont avancées. La symptomatologie clinique des dissections, souvent évocatrice, est faite de signes locaux d'irritation cervicale où les douleurs intenses, parfois associées à un signe de Claude Bernard-Horner, précèdent de quelques heures à quelques jours un accident ischémique d'aval, oculaire ou cérébral. Bien que l'artériographie reste l'examen de référence, le diagnostic est régulièrement établi avec les méthodes ultrasonores associées à l'IRM et l'angio-RM. En dehors des exceptionnelles formes intracrâniennes, et bien qu'il n'y ait aucun traitement codifié, le traitement anticoagulant est utilisé durant la période transitoire de l'atteinte artérielle. Les récidives sont rares, et le pronostic global de l'affection favorable à distance de la période aiguë.