Enjeux, stratégies de traitement et évolution clinique des bactériémies à SARM.
Auteurs : Pittet D1Des données épidémiologiques inquiétantes Depuis 10 ans, on constate une progression continue de la proportion de souches de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (SARM), une progression peu marquée des souches de staphylocoques à coagulase négative résistantes à la méticilline et spectaculaire des entérocoques résistants aux glycopeptides, aussi bien en service hospitalier qu'en unité de soins intensifs. L'augmentation des septicémies nosocomiales constitue actuellement un problème de santé publique. Une mortalité plus élevée chez les patients bactériémiques L'excès de mortalité observé globalement en cas de bactériémie (par rapport à des sujets sans bactériémie) est spécialement marqué pour les bactériémies secondaires. Les bactériémies sont aussi à l'origine d'une augmentation globale moyenne significative des durées de séjour. Facteurs pronostiques des bactériémies staphylococciques Le taux de mortalité est significativement plus élevé chez les patients dont le traitement initial a été inapproprié par rapport à ceux à ceux dont le traitement initial a été adéquat. L'isolement de souches SARM est un facteur de mauvais pronostic. Les patients à risque de bactériémie à SARM Les facteurs de risque indépendants de bactériémies à SARM comprennent une exposition préalable aux antibiotiques, une origine nosocomiale, des antécédents d'hospitalisation dans les 6 mois précédents, la présence d'un ulcère de décubitus. Pour prévenir les bactériémies à SARM liées aux cathéters intraveineux, il faut envisager des alternatives à leur pose, effectuer celle-ci avec toutes les règles d'hygiène souhaitables, désinfecter et protéger le site d'insertion, et retirer le cathéter dans les meilleurs délais.