Toxidermie lichénoïde à l'imatinib (Glivec).
Auteurs : Roux C1, Boisseau-Garsaud AM, Saint-Cyr I, Hélénon R, Quist D, Delaunay CIntroduction. L'imatinib (Glivec®) appartient à une nouvelle classe thérapeutique utilisée pour le traitement de la leucémie lymphoïde chronique. Les effets secondaires cutanés de ce médicament sont fréquents, mais les toxidermies lichénoïdes sont exceptionnelles. Nous rapportons la première observation à type de lichen cutané profus. Observation. Une femme de 52 ans souffrait d'une leucémie lymphoïde chronique depuis 5 ans. Elle était en échec thérapeutique après chimiothérapie (persistance de polyadénopathies et splénomégalie) et était traitée par imatinib (400 mg/j). Deux mois après le début du traitement, apparaissait une éruption cutanée disséminée sur le tronc, les membres et le visage, sans atteinte muqueuse, faite de papules violines de petite taille, prurigineuses, évocatrices de lichen plan. La biopsie cutanée confirmait le diagnostic de lichen plan. L'arrêt du médicament permettait la disparition de l'éruption, sans autre traitement local, en 2 mois. La réintroduction du médicament entraînait la réapparition des lésions. Discussion. Des réactions cutanées à l'imatinib semblent fréquentes et surviennent chez 11 à 67 p. 100 des malades selon les séries. Il s'agit surtout d'exanthèmes maculopapuleux ou de prurit. Des toxidermies plus graves ont été décrites: dermites exfoliatives, pustuloses généralisées, nécrolyse épidermique. L'aspect de toxidermie lichénoïde avec des lésions cutanées évoquant cliniquement et histologiquement un lichen plan n'a pas été décrit en dehors d'une atteinte buccale isolée chez une femme de 72 ans. Chez notre malade, l'étude des critères d'imputabilité plaide en faveur de la responsabilité du médicament.