De la crise d'asthme aiguë grave á celle fatale: prévalence, prévention.
Auteurs : Brémont F1Si fort heureusement, la mortalité par asthme qui concerne essentiellement les nourrissons et les adolescents est en baisse, un grand nombre d'enfants est cependant hospitalisé : un enfant asthmatique sur dix est hospitalisé dans l'année, ou le sera au moins une fois avant sa 10e année. Les enfants de moins de 5 ans sont deux fois plus souvent hospitalisés ou admis dans un service d'urgence que leurs aînés. Certains facteurs apparaissent propices à la survenue de crises graves : une fonction respiratoire diminuée, une hyperréactivité bronchique ou un asthme mal contrôlé, une allergie alimentaire, une mauvaise perception de la dyspnée (indépendamment de l'âge ou du volume expiratoire maximal seconde [VEMS] de base), des antécédents d'hospitalisation (plus d'un tiers des patients hospitalisés le seront de nouveau), un déni de la maladie asthmatique, ou des difficultés psychosociales. Dans leur grande majorité, ces crises peuvent être prévenues. Le traitement doit être adapté à la sévérité de l'asthme : la corticothérapie inhalée, même à faible dose, a démontré son intérêt. La surveillance doit être étroite : consultations planifiées et suivi fonctionnel. Les programmes d'éducation ont démontré leur intérêt en termes de qualité de vie, d'adhérence thérapeutique ou de diminution des hospitalisations. Les patients ou leur entourage doivent être capables de reconnaître l'installation d'une crise grave sur un certain nombre de critères, mais toute crise inhabituelle par sa soudaineté, sa progression ou ses symptômes doit être suspecte et justifie une prise en charge rapide et adaptée. En cas de crise fatale, le décès survient le plus souvent avant l'admission à l'hôpital. L'élaboration au préalable d'un plan de crise et l'accès rapide aux soins sont essentiels.