Effets arythmogènes des médicaments non cardiovasculaires.
Auteurs : Davy JM1, Raczka F, Beck L, Cung TT, Piot C, Weissenburger JParmi les effets indésirables des médicaments, les effets arythmogènes sont particulièrement redoutables. Bien que rares, ils sont graves, responsables de syncopes ou de morts subites, en rapport le plus souvent avec des torsades de pointes sur QT long acquis. Pour les médicaments non cardiovasculaires, le dépistage est difficile, car les patients n'ont pas de surveillance cardiologique systématique. Pourtant, la connaissance du risque, le dépistage des facteurs favorisants, et le respect des contre-indications sont des règles de prescription d'autant plus Indispensables que les pathologies à traiter sont anodines. En effet, les médicaments concernés sont principalement les anti-histaminiques, les anti-infectieux, les neuroleptiques et les antidépresseurs. Les firmes pharmaceutiques, les agences de régulation, et les services de pharmaco-vigilance doivent impérativement reconnaître, le plus en amont possible, les risques d'un médicament, grâce aux données précliniques, d'électrophysiologie expérimentale In vivo (mesure de l'intervalle QT), In vitro (durée du potentiel d'action) ou même sur canal élémentaire (analyse essentiellement du courant iKr). Corrélé aux données cliniques (modifications du QT, interactions pharmacocinétiques), un profil bénéfices/risques peut être ainsi établi, d'autant plus exigeant que la pathologie est anodine ou que des médicaments de substitution sont disponibles.