Analyse comparative des méningites bactériennes néonatales à Lomé, Bobo-Dioulasso, Casablanca et Lyon.
Auteurs : Balaka B1, Bonkoungou P, Sqalli M, Bambara M, Millogo A, Agbèrè ADNous avons analysé et comparé trois études hospitalières sur les méningites bactériennes du nouveau-né, effectuées dans des villes d'Afrique tropicale humide, sahélienne et désertique, et une étude européenne. Les études africaines, par rapport à l'étude européenne, se caractérisaient par une fréquence moyenne de méningites plus élevée (6 cas/an contre 1,4/an), des facteurs de risque liés à la grossesse et à l'accouchement plus importants (50 % contre 33 %), de forts taux de létalité (61 % à 68 % contre 5 %) et de séquelles (25 à 40 % contre 30 %), la rareté du streptocoque du groupe B (7 à 15 % contre 38 %) et l'absence de Listeria. Les entérobactéries prédominaient dans les séries africaines (50 à 68 %) et européenne (43 %). E. coli s'est imposé comme l'agent le plus répandu aussi bien dans les pays africains qu'occidentaux et Salmonella comme le plus fréquent en milieu subsaharien. Les aspects épidémiologiques bactériologiques et évolutifs des méningites néonatales sont identiques dans les trois villes africaines. Elles diffèrent de l'étude européenne par la rareté du streptocoque du groupe B, l'absence de Listeria et les difficultés de diagnostic et de prise en charge obstétrico-pédiatrique, à l'origine de forts taux de létalité et de séquelles. Une surveillance épidémiologique régionale des agents responsables et une antibiothérapie en fonction de leur sensibilité amélioreraient leur prise en charge.