Circulation de Poliovirus en milieu rural, cas du district sanitaire d'Adzopé, Côte d'Ivoire.
Auteurs : Akoua-Koffi CG1, Nekouressi G, Tieoulou L, Guillot S, Faye-Kette H, Ehouman ANous avons déterminé le niveau de circulation de Poliovirus sauvage et vaccinal chez les enfants habitant en zone rurale dans un pays d'endémie poliomyélitique. Pour cela, 469 échantillons de selles provenant d'enfants de 3 semaines à 12 ans ont été traités selon le protocole de l'OMS pour le transport, la conservation, l'isolement et l'identification de Poliovirus. La différenciation intratypique a été réalisée par une méthode antigénique utilisant des anticorps monoclonaux et par une méthode moléculaire basée sur le polymorphisme des fragments de restriction (Restriction Fragment Length Polymorphism ou RFLP). Des 469 échantillons de selles, 50 souches de Poliovirus (10,7 %) ont été isolées et analysées: 15 étaient de type 1 d'origine vaccinale (30 %), 30 de type 2 vaccinal (60 %), 4 de type 3 vaccinal (8 %) et 1 de type 3 sauvage (2 %). Au regard des carnets de vaccination disponibles pour la plupart des enfants, la durée d'excrétion virale post-vaccinale n'excède pas, comme attendu, deux mois. Cependant, dans 14 % des cas, la durée d'excrétion varie entre 3 et 9 mois après la 3e dose de vaccin polio oral (VPO). Cette excrétion après les deuxièmes et troisièmes doses de vaccin trivalent paraît anormale par son existence et sa durée, et témoigne d'une immunité locale insuffisante ou absente malgré les premières doses reçues. Ces résultats plaident en faveur de modification des schémas de vaccinations en vigueur en zone d'endémie par une augmentation du nombre de doses de VPO au regard de la dérive génétique et phénotypique des souches vaccinales (perte du caractère atténué). L'excrétion et/ou la circulation à long terme de souches chez les vaccinés suscite interrogation et inquiétude.