Critères prédictifs de récidive précoce d'un trouble du rythme atrial après réduction par choc électrique externe.
Auteurs : Paziaud O1, Piot O, Rousseau J, Copie X, Lavergne T, Guize L, Le Heuzey JYLa prise en charge thérapeutique des troubles du rythme atrial vise non seulement le retour en rythme sinusal, mais aussi le maintien de celui-ci. Dix à 30 % des patients récidivent précocement le trouble rythmique atrial pour lequel la prise en charge thérapeutique reste empirique. L'objectif de ce travail est de définir les paramètres prédictifs de récidive précoce du trouble rythmique atrial, ainsi que les conséquences sur la durée d'hospitalisation. Nous avons étudié de façon rétrospective une population de 131 patients chez qui un trouble rythmique atrial a été réduit par choc électrique externe. Le trouble rythmique atrial a récidivé dans les 24 heures post-cardioversion chez 12,2 % de notre population. Ces rechutes augmentent significativement la durée d'hospitalisation (6,8 ± 6,3 contre 3,6 ± 3,8 jours ; p = 0,005). Notre travail rapporte des résultats concordants avec ceux de la littérature concernant les rechutes à plus long terme. Ainsi, dans le groupe « récidive précoce », la durée d'évolution du trouble rythmique atrial est plus prolongée (p = 0,003), alors qu'un traitement par amiodarone est moins largement prescrit (p = 0,03). De plus, des résultats originaux ont été mis en évidence. Nous avons observé que les patients du groupe « récidive précoce » sont plus souvent traités par furosémide (p = 0,02), antiarythmiques de classe Ic (p = 0,007) ou anesthésiés par thiopental (p = 0,002) que les patients du groupe « absence de récidive précoce ». Des données expérimentales permettent d'expliquer ces résultats. Ils nécessitent cependant d'être confirmés par une étude prospective et randomisée.