D-dimères négatifs et embolies pulmonaires périphériques.
Auteurs : Mansencal N1, Joseph T, Vieillard-Baron A, El Hajjam M, Bendaoud M, Drouin A, Jondeau G, Lacombe P, Jardin F, Dubourg OL'utilisation relativement récente du dosage des D-dimères dans la démarche diagnostique de l'embolie pulmonaire est une aide précieuse en raison d'une excellente sensibilité. Cependant, les données concernant des patients atteints d'une embolie pulmonaire avec dosage des D-dimères négatifs demeurent rares. Le but de ce travail était d'étudier des patients avec embolie pulmonaire à D-dimères négatifs et de les comparer à une population d'embolie pulmonaire à D-dimères élevés. Méthode : 150 patients consécutifs hospitalisés pour une embolie pulmonaire ont été inclus dans cette étude. Tous les patients avaient un dosage des D-dimères (normal < 500 ng/mL) selon la technique ELISA. Les données cliniques et celles des différents examens complémentaires ont été analysées pour l'ensemble des patients en fonction du résultat des D-dimères. Résultats: la sensibilité des D-dimères était de 96 % (6 patients avaient un dosage < 500 ng/mL). La présence d'une douleur thoracique était statistiquement plus importante dans le groupe de patients à D-dimères négatifs (p = 0.01). Pour ces patients, les embolies pulmonaires étaient toujours distales (p = 0.0003), l'index de Miller moyen était significativement moins élevé par rapport aux patients à D-dimères élevés (p = 0,04) et le rendement des examens ultrasonores (échocardiographie, échographie des membres inférieurs) était plus faible (p < 0,0001). Conclusion: le dosage des D-dimères par la méthode ELISA peut être pris en défaut en cas d'embolie pulmonaire distale et une des explications pourrait être le faible processus thrombo-embolique. En cas de dosage négatif des D-dimères, une suspicion clinique forte d'embolie pulmonaire doit conduire à la réalisation d'autres investigations complémentaires.