Analyse critique des techniques d'estimation du nombre d'unités motrices.
Auteurs : Wang FC1, Gérard P, Bouquiaux OEn 1971, Allan McComas proposait la première technique permettant la mesure objective, sensible et reproductible du nombre d’axones moteurs destinés à un muscle ou à un groupe de muscles chez l’homme in vivo. Au cours de ces 3 décennies, les techniques d’estimation du nombre d’unités motrices se sont perfectionnées et diversifiées. Elles ont été appliquées notamment à l’étude des effets du vieillissement sur la population motoneuronale spinale et aux pathologies caractérisées par une dénervation motrice telles que la sclérose latérale amyotrophique (SLA), les amyotrophies spinales progressives, le syndrome post-poliomyélitique et les différents types de neuropathies périphériques acquises ou héréditaires. Dans le futur, une des plus importantes applications de ces méthodes quantitatives, devrait être le suivi des patients atteints de SLA et participant à des essais thérapeutiques expérimentaux. Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe aucun consensus sur la technique de comptage à privilégier parmi la méthode incrémentale, les techniques de stimulation en des points multiples, la méthode du spike-triggered averaging, l’analyse des réponses-F unitaires et la méthode statistique. Il y a tout au plus un sentiment général que certaines procédures sont plus valables que d’autres. C’est pourquoi, dans cette revue, nous décrirons d’abord brièvement le principe des différentes méthodes de comptage ; et ensuite, nous envisagerons les avantages et les désavantages respectifs (alternation, erreurs d’échantillonnage, interaction de phases etc…) des techniques les plus employées.