Electrodiagnostic, EMG, ENMG ...: que conclure de l'avenir et du passé pour le présent ?
Auteurs : Fournier E1L’imagerie neuromusculaire (INM) du futur étend considérablement les possibilités d’investigation des affections des nerfs et des muscles. Elle souligne les limitations techniques inhérentes à l’électroneuromyographie (ENMG) du début du XXIe siècle, mais rappelle aussi un certain nombre de progrès qui pouvaient être faits, tant pour améliorer la qualité de l’examen que son confort. En retour, l’histoire de ces techniques révèle que par un malentendu, on a demandé à l’électrodiagnostic puis à l’INM fonctionnelle de montrer des lésions morphologiques, là où leur rôle premier est de mettre en évidence des anomalies fonctionnelles qui puissent rendre compte des plaintes des patients. L’analyse de certaines erreurs d’interprétation fréquentes indique que le point de vue de l’ENMG et de l’INM fonctionnelle nécessite de suivre une terminologie propre, reliée au langage anatomo-clinique, mais distincte de celui-ci. D’un autre côté, l’exemple des anomalies purement fonctionnelles, telles que les blocs neuromusculaires, les blocs de conduction nerveux et les blocs d’excitabilité musculaire, suggère que les anomalies électrophysiologiques dans leur ensemble gagneraient à être comprises comme des dysfonctions membranaires, avant de chercher si elles s’accompagnent de lésions histologiques ou si elles surviennent isolément. Respecter ce point de vue spécifique assigne comme mission à l’ENMG du présent et à l’INM du futur premièrement de donner aux patients une explication de leurs plaintes en termes d’anomalies fonctionnelles, et deuxièmement d’essayer de rattacher ces anomalies à des mécanismes physiopathologiques, définis soit à une échelle anatomique, soit à une échelle moléculaire.