Afin d’évaluer la prévalence de la dépression et de l’anxiété parmi les épileptiques et de les comparer à une population témoin, une enquête cas-témoin transversale utilisant l’échelle d’anxiété et de dépression de Goldberg a été conduite au Bénin (Afrique de l’Ouest) auprès de 98 épileptiques âgés de 18 ans et plus, ainsi que 98 témoins appariés selon le sexe, l’âge (± 10 ans) et le milieu de vie. L’âge moyen est de 32,6 ans ± 11,5 et le sex-ratio 1,28. 93 % des personnes interrogées vivent en famille, sont mariées ou vivent maritalement (témoins : 98,2 % ; cas : 87,9 %) ; 57,4 % sont mariés (témoins : 70 % ; cas : 44 %) ; 97 % des épileptiques affirment avoir eu une crise dans les deux années précédant l’enquête ; 48 % en ont eu 2 à 5 et 41,5 %, plus de 10. Il n’y a pas de corrélation significative entre la fréquence des crises et le niveau d’anxiété et de dépression, en revanche la présence d’un traitement antiépileptique (77,5 %) diminue l’anxiété et la dépression. Les épileptiques présentent plus souvent une anxiété sévère (79,8 %) ou une dépression sévère (89,6 %) que les témoins (12,3 % et 46,9 %) (p < 0,0001). La comparaison des scores moyens pour l’anxiété et la dépression obtenus à l’échelle de Goldberg confirme la différence (p < 0,0001) entre cas (5,8 ± 2,0 et 2,3 ± 1,9) et témoins (4,7 ± 2,4 et 2,0 ± 2,1). Ni le sexe, ni l’âge, ni le milieu de vie (urbain/rural), n’ont d’influence significative sur l’anxiété et la dépression. La forte proportion de troubles anxieux et dépressifs chez les épileptiques souligne l’importance de la dimension psychologique de la maladie et la nécessité d’une prise en charge spécifique.