Bien que certainement la plus fréquente des anomalies génitales du garçon, la cryptorchidie reste encore aujourd’hui une affection au déterminisme mystérieux et au pronostic lointain incertain. L’apparente banalité de son diagnostic ne doit pas occulter la possibilité de pièges cliniques dont certains, rares heureusement, peuvent être redoutables pour l’identité sexuelle. En effet, à côté de la cryptorchidie commune isolée ou cryptorchidie « maladie », il y a place pour toute une série de cryptorchidies « symptômes », ainsi dénommées parce qu’associées à des complexes malformatifs d’une extrême diversité. La plupart sont évidents et dominent le tableau clinique, beaucoup au contraire peuvent passer inaperçus et n’être suspectés que par le défaut de migration testiculaire. C’est le cas de certaines anomalies ou syndromes endocriniens ou génétiques, au premier rang desquels il convient de placer, pour les conséquences qui découleraient d’un non-diagnostic, les états d’ambiguïté sexuelle. Le piège est précisément de méconnaître ce rôle potentiel de marqueur significatif, à un signe qui a l’avantage en contrepartie d’être l’objet d’une recherche systématique au cours de toute consultation pédiatrique. Nous avons privilégié une approche clinique et pratique de cette problématique.