Malnutrition en soins intensifs: discussion d'un cas difficile.
Auteurs : Berger MM1, Revelly JP, Cayeux MC, Gersbach P, Chioléro RLLa malnutrition hospitalière est un phénomène insidieux responsable de nombreuses complications. Les patients de soins intensifs (SI) sont souvent hypermétaboliques avec des besoins nutritionnels accrus qui les exposent au risque de malnutrition. L'article présente le cas d'un patient ayant séjourné 22 jours en SI et dont le support nutritionnel a été un échec, et qui est finalement décédé de complications chirurgicales et infectieuses. Les alternatives sont discutées. La prise en charge optimale inclut support métabolique initial sous forme de glucose-insuline-potassium et de micronutriments antioxydants, avec l'introduction d'une nutrition entérale dès le 3e-4e jour. Il convient de se méfier de la nutrition entérale exclusive. En cas de nutrition entérale insuffisante après 5-6 jours, l'introduction de nutrition parentérale d'appoint permet d'éviter l'aggravation du déficit énergétique. Le passage à la nutrition orale est un autre moment critique exposant à un risque de déficit énergétique : la prescription de suppléments oraux et/au le maintien d'une nutrition entérale nocturne garantissant environ 50-75% des apports préviennent ce danger. Le cas illustre l'importance de la surveillance du déficit énergétique quotidien et global en SI.