La dysplasie bronchopulmonaire (DBP) demeure une complication fréquente de la grande prématurité. Le rattrapage staturopondéral des prématurés et la croissance alvéolaire du poumon se font au cours des 24 premiers mois de vie. Cependant au-delà de l’âge de deux ans, la prévalence de la malnutrition est de 10 à 25 % dans la population des enfants atteints de DBP, et 30 à 60 % d’entre eux conservent une obstruction bronchique, une hyperactivité bronchique ou une distension pulmonaire. Les besoins nutritionnels de ces enfants ne sont actuellement pas bien définis. Un certain nombre de données permettent cependant de penser qu’ils nécessitent des apports caloriques et protéiques plus importants que les enfants nés à terme. L’impact d’une malnutrition (anté- ou postnatale précoce) sur le développement pulmonaire et cérébral est décisif. Les interventions nutritionnelles précoces sont encore peu nombreuses chez les enfants atteints de DBP. Différents nutriments pourraient être utiles pour prévenir ou limiter les séquelles pulmonaires et le retard de croissance de ces enfants : acides gras poly-insaturés (ayant un rôle anti-inflammatoire), glutamine (pouvant être une source d’énergie des pneumocytes), vitamine A (qui est un co-facteur de la croissance cellulaire), inositol (participant à la synthèse du surfactant), vitamine E et sélénium (qui ont une action anti-radicaux libres). Des études d’intervention nutritionnelle précoce avec un suivi au très long cours sont indispensables pour évaluer leur efficacité sur la fonction respiratoire et l’état nutritionnel.