Le premier rôle joué par les afférences musculaires des groupes III (finement myélinisées) et IV (amyélinisées) est de transmettre des informations nociceptives du muscle vers le système nerveux central. Le deuxième rôle de ces terminaisons libres localisées dans l’interstitium du muscle est d’induire des ajustements cardiovasculaires et respiratoires au cours de l’exercice musculaire. Ces réponses respiratoires et circulatoires au cours de l’exercice musculaire seraient induites de manière réflexe par ces afférences musculaires. En effet, la mobilisation passive (contraction statique) des muscles de la patte des mammifères anesthésiés est connue pour augmenter de manière réflexe la fonction ventilatoire, la contractilité du myocarde et le rythme cardiaque. La déformation mécanique du muscle et l’accumulation de métabolites dans son interstitium sont la cause de l’élévation d’activité des petites fibres qui en retour induisent des réponses physiologiques. Il est aussi admis que les aires locomotrices médullaires et les neurones spinaux contrôlent la fonction ventilatoire et cardiovasculaire pendant l’exercice. Ce mécanisme est appelé « commande centrale ». Par ailleurs, les ajustements de l’activité locomotrice pendant l’exercice sont réalisés par les fines fibres myélinisées afférentes et les fibres amyéliniques dont les extrémités sont localisées dans le muscle en activité. Ces fibres, aussi appelées « métaborécepteurs », pourraient être responsables du couplage entre la ventilation et la locomotion. Les fibres afférentes plus épaisses myélinisées (groupes I et II) semblent jouer peu de rôle dans les réponses des réflexes autonomes observés à la suite d’une contraction.