But de l’étudeÉvaluer l’aspect clinique, le pronostic et la prise en charge thérapeutique des patients hospitalisés dans nos services pour nécrose rétinienne aiguë.Matériel et méthodesVingt-deux patients consécutifs atteints de nécrose rétinienne aiguë ont été revus rétrospectivement. Les données cliniques, les modalités diagnostiques et les différents traitements mis en œuvre et leur durée, la survenue de complications ont été systématiquement recherchés. Le délai de prise en charge thérapeutique a également été analysé.RésultatsUn retard de prise en charge thérapeutique (5,5 jours) par absence de diagnostic du fait de l’ophtalmologiste est retrouvé dans 27 % des cas. Tous les patients présentaient une hyalite, mais le fond d’œil était analysable dans 82 % des cas. Un patient présentait une forme bilatérale. Un prélèvement d’humeur aqueuse ou vitréen à visée étiologique a été effectué chez 19 patients et a été positif chez 14 d’entre eux. Les virus responsables sont, par ordre de fréquence, virus varicelle zona (11 cas), herpes simplex de type 1 (3 cas), de type 2 (1 cas) et cytomégalovirus (1 cas). Treize patients ont été traités initialement par aciclovir en monothérapie et 9 en association avec un autre antiviral. L’aciclovir seul a été efficace dans tous les cas sauf un où l’adjonction de foscarnet a été nécessaire. Un patient a récidivé à la fin du traitement. Dix-huit patients ont reçu également un traitement par corticoïde et 6 un traitement anticoagulant. Onze patients (50 %) ont présenté un décollement de rétine, toujours compliqué de PVR. Sur le plan fonctionnel, 50 % des patients ont une AV de 1/10eou plus dont deux ont plus de 5/10e(suivi moyen de 20,6 mois).ConclusionLa nécrose rétinienne aiguë reste une affection grave malgré les traitements antiviraux. L’acyclovir en monothérapie a été efficace dans la majorité des cas de cette série. Le diagnostic doit être évoqué devant toute uvéite avec hyalite.