Les données dans la littérature sur les relations entre troubles du sommeil, mode de couchage et appartenance culturelle sont très controversées. Notre travail présente les résultats d’une enquête sur le sommeil et les rituels d’endormissement.Objectifs. –Les objectifs de cette étude ont été : (1) de comparer la fréquence des troubles du sommeil dans deux populations d’appartenance culturelle différente ; (2) d’étudier si des caractéristiques particulières des rituels du coucher (co-sleeping, rituels de type « distal » ou « proximal ») étaient liées au trouble ; (3) de mettre en évidence une éventuelle influence du contexte culturel sur ces troubles.Population. –Notre étude a été réalisée dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI), à Lyon et à l’île de la Réunion chez l’enfant de 12 à 24 mois. Trois cents enfants ont participé à l’enquête.Résultats. –Les résultats ont mis en évidence une prépondérance des troubles du sommeil à la Réunion (35 %) par rapport à Lyon (17 %), la différence étant significative (p < 0,005). Une analyse en régression logistique a permis de déterminer les facteurs associés au trouble. La présence de rituels d’endormissement de type « proximal » (CR = 0,530,p = 0,05), la présence deco-sleeping(CR = 0,989,p = 0,005) et l’accompagnement des parents jusqu’à l’endormissement de l’enfant (CR = 0,595,p = 0,04) étaient significativement associés aux troubles du sommeil ; ces attitudes étant plus fréquentes à la Réunion.Conclusion. –Notre étude confirme certaines données de la littérature, et pose la question du sens culturel de telles pratiques par rapport à l’angoisse de séparation. La notion d’acculturation est évoquée dans le groupe réunionnais.