Propos. –Les diarrhées associées aux antibiotiques (DAA) sont le plus souvent consécutives à un déséquilibre transitoire de la flore digestive et régressent spontanément à l’arrêt de l’antibiothérapie. Cependant, chez une personne âgée fragile, une diarrhée banale de quelques jours peut entraîner une déshydratation ou aggraver une dénutrition, et contribuer à déstabiliser une situation précaire.Actualité et points forts. –L’incidence des DAA varie de 5 à 25 % en fonction de l’antibiotique prescrit. Seulement 10 à 20 % des DAA sont de cause infectieuse, principalement due àClostridium difficile, pour lequel l’âge est un facteur de risque majeur. Le premier examen complémentaire à réaliser devant des DAA sévères ou survenant sur un terrain fragile est la recherche de toxines deC. difficile, notamment quand le sujet âgé a été traité par des bêtalactamines. Toutefois la responsabilité d’autres bactéries peut être évoquée, celle deStaphylococcus aureuss’il est prédominant en culture pure dans les selles d’un patient ayant reçu des fluoroquinolones, ou celle deKlebsiella oxytocaquand cette bactérie est isolée dans des diarrhées sanglantes survenues sous pénicillines du groupe A. Dans les selles de malades sous antibiotiques,Candida sppeut être retrouvé à des concentrations élevées, ce qui semble plutôt être la conséquence de l’antibiothérapie que la cause de la diarrhée. La prévention des DAA repose sur une politique d’antibiothérapie raisonnée pour éviter la sélection endogène deC. difficile,et sur le respect des mesures d’isolement des malades infectés pour limiter la transmission exogène de la bactérie ou de ses spores par manuportage.Perspectives. –La prescription concomitante de microorganismes de substitution, modulateurs de la flore digestive, mériterait d'être mieux documentée, notamment chez le sujet âgé, car l'enjeu économique est important.