Dépistage du cancer colorectal. Enquête auprès des médecins généralistes d'un département français.
Auteurs : Denis B1, Perrin P, Cailleret AF, Guth F, Ruetsch M, Strentz PObjectifs - Evaluer les connaissances, les convictions, les pratiques et les attentes des médecins généralistes d'un département français vis-à-vis du dépistage du cancer colorectal avant le démarrage d'une campagne de dépistage organisé. Méthodes - Une enquête postale était réalisée en 2002 auprès des 600 médecins généralistes du département du Haut-Rhin. Résultats - Soixante-deux pour cent ont répondu. Quatre-vingt-cinq pour cent recherchaient régulièrement les antécédents familiaux de cancer colorectal. Le dépistage individuel du cancer colorectal était proposé régulièrement par 92 % des médecins en présence d'antécédents familiaux (86 % par coloscopie) et par 20 % en l'absence d'antécédent (69 % par recherche de sang occulte dans les selles). Soixante-quinze % ne connaissaient pas les recommandations de la conférence de consensus de 1998. Cinquante-trois pour cent prescrivaient régulièrement la recherche de sang occulte dans les selles, surtout pour un dépistage en cas d'antécédents familiaux et pour l'exploration de symptômes, principalement anémie ferriprive et altération de l'état général. Soixante-dix-sept pour cent prescrivaient une coloscopie en cas de recherche de sang occulte dans les selles positive. Cinquante-quatre % s'étaient faits personnellement dépister. Cinquante-six pour cent estimaient que le dépistage de masse permettait de diminuer beaucoup la mortalité par cancer colorectal et la majorité d'entre eux était favorable à la future campagne de dépistage organisé. Conclusions - Le dépistage du cancer colorectal est moins prescrit que le dépistage des cancers féminins. Les recommandations actuelles sont méconnues des médecins généralistes. Les opinions et pratiques sont très hétérogènes et la prescription de recherche de sang occulte dans les selles est souvent inappropriée. Une formation des médecins généralistes au dépistage est nécessaire. Une clarification des recommandations et de la politique de dépistage du cancer colorectal est souhaitable en France.