Neuropathie motrice subaiguë révélatrice d'une hyperthyroïdie à T3.
Auteurs : Caparros-Lefebvre D1, Benabdallah S, Bertagna X, Ekindi NLes hyperthyroïdies se compliquent rarement d'atteintes du système nerveux périphérique, et leur évolution est peu documentée sur le plan neurophysiologique. Nous présentons le cas d'un patient d'origine colombienne, hospitalisé dans un tableau de détresse respiratoire avec amaigrissement de 30 kg. L'élément prédominant était une amyotrophie sévère avec déficit moteur distal, diplégie faciale et fasciculations diffuses, compatibles avec une neuropathie motrice. L'électromyogramme confirma l'existence d'une neuropathie à prédominance axonale et motrice. La mise en évidence d'un goitre soufflant et d'une hyperthyroïdie à T3 (T31 à 26 pg/ml ; N < 3,8) conduisait à la prescription de carbimazole responsable d'une vascularite cutanée après 10 jours de traitement. La prescription de propylthiouracile était aussi responsable d'une vascularite cutanée. Le patient bénéficiait d'une thyroïdectomie totale. Son état général s'améliorait rapidement, de même que le déficit moteur, l'amyotrophie et le syndrome pyramidal. Les anomalies électromyographiques s'amélioraient significativement dès le 3e mois. L'existence de neuropathies hyperthyroïdiennes, parfois contestée, est ici confirmée par le suivi électromyographique, démontrant un lien de cause à effet entre l'hyperthyroïdie et la neuropathie, qui ont évolué de façon parallèle.