Génétique des accidents vasculaires cérébraux.
Auteurs : Tournier-Lasserve E1Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques ou hémorragiques sont la deuxième cause de mort prématurée dans les pays occidentaux. Leurs mécanismes physiopathologiques sont très hétérogènes et impliquent des facteurs environnementaux et génétiques. L'identification récente de plusieurs gènes impliqués dans des formes monogéniques rares d'AVC, telles que les angiopathies amyloïdes cérébrales héréditaires, les angiomes caverneux cérébraux ou le CADASIL, a eu des applications diagnostiques immédiates pour les patients et leurs apparentés et a ouvert des voies nouvelles dans la compréhension des mécanismes gouvernant l'angiogenèse etlou l'homéostasie vasculaire. Dans les formes d'AVC multifactorielles, de loin les plus fréquentes, le rôle du facteur génétique est beaucoup plus modéré, rendant difficile l'identification des gènes impliqués. Un très grand nombre d'études d'association ont été conduites pour cribler l'implication éventuelle de gènes candidats du fait de leurs fonctions connues ou supposées, mais très peu de variants génétiques ont été associés à une augmentation du risque d'AVC, cette augmentation étant par ailleurs modeste. Tout récemment, une approche combinant analyse de liaison génétique et étude d'association haplotypique a permis de localiser puis d'identifier un nouveau gène impliqué dans les AVC ischémiques, la phosphodiestérase 4D, et de localiser sur le chromosome 7 un gène impliqué dans la survenue des anévrismes cérébraux, soulevant ainsi de nouveaux espoirs dans ces formes multifactorielles.