Introduction Le médecin devrait être en première ligne dans la lutte contre le tabagisme. Notre travail se proposait de déterminer la prévalence du tabagisme chez les étudiants en médecine et d'évaluer leurs connaissances et attidudes. Méthodes Une enquête transversale par auto-questionnaire a été réalisée du 3 au 31 mai 2001 auprès de 1 547 étudiants. Résultats La prévalence du tabagisme permanent ou occasionnel était de 34,6 % avec 42,8 % de fumeurs au premier cycle, 38 % au second et 19 % au troisième. Le tabagisme était significativement plus élevé chez les hommes avec 76,4 %. L'âge moyen de début du tabagisme variait entre 10 et 22 ans et la durée moyenne entre 5 et 26 ans. L'effet de mode avec 37,4 % constituait le facteur initiateur le plus fréquent et 96,6 % des fumeurs consommaient les cigarettes industrielles. La dépendance selon le score de Fagerström était moyenne dans 59,3 % des cas, forte dans 14 %, très forte dans 4,7 %. 58,8 % fumaient dans les lieux publics et 78,2 % pensaient pouvoir abandonner le tabac dans les 5 années à venir. Ils ignoraient les effets du tabac sur la santé et le rapport entre les maladies citées et le tabac dans 8,4 et 20,5 % des cas. 37,2 % des futurs médecins ne feraient pas systématiquement la prévention du tabagisme auprès des patients mais 79 % souhaitaient l'interdiction de la publicité et 70,4 % l'usage du tabac à l'hôpital. La formation du personnel de santé sur le tabagisme était souhaitée par 94,5 % des étudiants. Conclusions On note une augmentation du tabagisme chez les étudiants en médecine sénégalais entre 1989 (28,7 %) et 2001 (34,6 %). Ce constat doit inciter à mettre en place un enseignement de la pathologie du tabac, à intégrer dans le champ médical la prévention et l'éducation contre le tabac, à sensibiliser les fumeurs et surtout les aider lors du sevrage.