Thérapie cellulaire et cancer de la prostate
Auteurs : Eymard JC1, Bernard JL‘hormonothérapie est la référence thérapeutique des cancers prostatiques avancés mais la survenue d‘un échappement est inéluctable. La chimiothérapie a ensuite un rôle palliatif symptomatique modeste, même si des résultats encourageants ont été récemment présentés avec l‘association docétaxel‐estramustine. Dans ce contexte, des concepts de thérapie cellulaire active sont aujourd‘hui développés sur la base des propriétés vaccinales des cellules dendritiques, cellules présentatrices d‘antigènes professionnelles ayant un rôle clé dans l‘initiation de la réponse immune antitumorale. Leur remarquable pouvoir adjuvant est exploité dans les essais cliniques selon deux stratégies. La première repose sur l‘injection de cellules tumorales transduites par un gène de cytokine favorisant le recrutement de cellules dendritiques : les études les plus avancées utilisent des cellules tumorales prostatiques allogéniques transfectées par le gène du GM‐CSF. La seconde consiste à injecter des cellules dendritiques chargées ex vivo avec l‘antigène tumoral d‘intérêt : deux antigènes ont été ciblés, le PSMA évalué chez 130 patients, et la protéine de fusion PAP‐GM‐CSF (Provenge®) chez 144 patients. Dans tous les cas, la tolérance est excellente, les réponses immunologiques fréquentes mais faibles et l‘efficacité limitée mais réelle. L‘ingénierie des cellules dendritiques peut fournir des vecteurs optimisés capables d‘amplifier la réponse vaccinale et l‘efficacité clinique.