Inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine et/ou antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II dans le traitement de l'hypertension artérielle.
Auteurs : Silance PG1Le système rénine-angiotensine (SRA) joue un rôle prépondérant dans la genèse et la progression des maladies cardiovasculaires. L'effet favorable des inhibiteurs de ce système est principalement attribué à la baisse de production d'angiotensine II. La comparaison entre les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (AIIA) et les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA) résulte du fait que les deux substances agissent sur le SRA avec cependant d'importantes différences. II est bien démontré qu'un traitement par IECA procure un bénéfice majeur aux patients insuffisants cardiaques et en post-infarctus. Chez le patient diabétique de type 1, les IECA procurent une néphroprotection bien démontrée. Les IECA n'ont toutefois pas pu démontrer, dans quatre grandes études, un effet supérieur sur le critère d'évaluation principale par rapport aux antihypertenseurs classiques (diurétiques ou β-bloquants). Toutefois, dans les études HOPE et PROGRESS, les IECA diminuent très clairement l'incidence des infarctus du myocarde après ajustement pour la pression artérielle. Peut-on s'attendre aux même effets avec les AIIA? Bien entendu, une comparaison directe serait souhaitable, mais certaines différences émergent. Ces substances ont bien montré leur action néphroprotectrice chez le patient diabétique de type 2. Une grande étude évalue l'efficacité d'un AIIA face à un antihypertenseur classique. Dans l'étude LIFE, le losartan a démontré être supérieur au β-bloquant (atenolol) chez des patients hypertendus avec hypertrophie ventriculaire gauche, malgré une baisse de pression artérielle équivalente. Le losartan avait un effet particulièrement puissant sur la réduction du risque d'AVC et la survenue de diabète. Ainsi, l'on dispose à présent de certains arguments pour émettre l'hypothèse que, indépendamment de leurs effets antihypertenseurs, les IECA réduisent l'incidence des infarctus du myocarde et les AIIA réduisent l'incidence des AVC.