Quelle reconstruction après mastectomie ?
Auteurs : Fyad JP1, Clough KB, Giard SLa chirurgie moderne du cancer est de plus en plus respectueuse de l'intégrité individuelle. De plus, la « pression » médiatique d'un corps éternellement parfait nous pousse à accepter de moins en moins toute idée de mutilation. L'information croissante des femmes associée à la mise en place d'une véritable politique de dépistage mammographique nous amène à découvrir de plus en plus des lésions mammaires de petite taille voire totalement infracliniques. Mais, in fine, certaines d'entre elles se révéleront être des pathologies à haut risque de rechute locale et l'idée d'une mastectomie totale est souvent soulevée. Elle peut toutefois, en fonction de la présentation clinique de cette lésion, être mise en balance avec un traitement conservateur assorti d'une irradiation mais en sachant qu'une rechute est possible et conduira peut être alors à reconsidérer la mastectomie totale. Or dans ces deux cas, même si elle paraît raisonnable, il est toujours difficile pour une femme d'admettre une amputation du sein, sauf si un espoir de reconstruction peut lui être proposé. C'est dire si la problématique de la reconstruction mammaire est indissociable de l'information sur une nécessaire mutilation. La question de savoir si cette reconstruction doit être effectuée à l'heure de l'amputation ou plutôt différée est au centre de ce débat. Les deux points de vue présentés ici, loin de s'opposer, présentent la synthèse des arguments de l'une ou l'autre solution. Ils doivent être connus de tout gynécologue afin de fournir à leur patiente une information la plus complète possible sur les avantages et inconvénients de chaque option en sachant que la décision finale sera prise par la patiente elle-même en fonction de son vécu et de la perception de son image corporelle.