Objectifs. –En France, depuis juin 1999, une nouvelle pilule du lendemain est disponible en pharmacie sans ordonnance. Cet article a pour objectif de mesurer, à partir d’un échantillon représentatif de femmes, le recours à la pilule du lendemain et les facteurs socio-démographiques, contraceptifs et reproductifs associés.Patientes et méthodes. –Mille six cent trente-neuf femmes de 18 à 44 ans ont accepté de répondre et 397 femmes ont répondu à un questionnaire approfondi par téléphone.Résultats. –Le pourcentage de femmes qui déclarent connaître la pilule du lendemain s’élève à 71 % et 9 % déclarent l’avoir utilisée au moins une fois au cours de leur vie. Les utilisatrices sont plus jeunes et plus souvent célibataires mais aucune différence n’est mise en évidence selon le niveau d’étude, la religion et la connaissance de la pilule du lendemain entre utilisatrices et non-utilisatrices. Seules 25 % connaissent le délai maximum de 72 heures pour l’utilisation de la pilule du lendemain. Les utilisatrices ont eu plus de partenaires sexuels au cours de leur vie (12 vs 4,p < 0,05) et 27 vs 8 %, ont un antécédent de maladie sexuellement transmissible (p < 0,01). Elles ont plus souvent recours à des méthodes dites moins efficaces bien qu’elles soient un pourcentage plus important à utiliser une méthode de contraception actuellement. Enfin, 13 % des femmes sont des utilisatrices potentielles.Discussion et conclusion. –Les utilisatrices de pilule du lendemain sont différentes des non-utilisatrices. Cependant toutes les femmes confrontées à une grossesse non prévue sont concernées par la pilule du lendemain et devraient recevoir des informations sur celle-ci tant les enjeux de santé publique qui s’y rattachent sont importants.