Médicaments associés à la survenue d'une pustulose exanthématique aiguë généralisée.
Auteurs : Saissi EH1, Beau-Salinas F, Jonville-Béra AP, Lorette G, Autret-Leca E, Centres Régionaux de PharmacovigilanceIntroduction. La pustulose exanthématique aiguë généralisée est une éruption grave dont l'étiologie est le plus souvent médicamenteuse. Si le médicament en cause est arrêté, la guérison est spontanée en une dizaine de jours. L'objectif de cette étude était de comparer les médicaments en cause dans les pustuloses exanthématiques aiguës généralisées rapportées aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance et ceux rapportés dans la littérature. Matériel et méthode. Les éruptions pustuleuses qualifiées de « grave » notifiées aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance entre le 1er janvier 1985 et le 3 décembre 2001 ont été analysées. Les dossiers pour lesquels le diagnostic de pustulose exanthématique aiguë généralisée n'était pas clairement noté dans les commentaires ont été revus par un dermatologue. L'imputabilité des médicaments mentionnés dans ces dossiers a été réévaluée par l'un d'entre nous. Par ailleurs, une revue exhaustive de la littérature a été réalisée. Résultats. Deux cent sept notifications de pustulose exanthématique aiguë généralisée grave ont été identifiées. Elles ont conduit à un décès 4 fois (2 p. 100). Parmi les 107 cas de pustulose exanthématique aiguë généralisée qui ne comportaient qu'un seul médicament suspect (51,6 p. 100), les médicaments le plus souvent mis en cause étaient: la pristinamycine (18 cas), l'amoxicilline (± acide clavulanique) (16 cas), l'hydroxychloroquine (8 cas) et l'association spiramycine/métronidazole (5 cas). Discussion. Parmi les médicaments le plus souvent mis en cause dans cette étude et dans la littérature (amoxicilline ± acide clavulanique, pristinamycine, hydroxychloroquine, ampicilline, diltiazem, co-trimoxazole, terbinafine, carbamazépine, spiramycine ± métronidazole) seuls la pristinamycine et le diltiazem ont ce risque signalé dans leur résumé des caractéristiques du produit. Dans la mesure où, devant la survenue d'une éruption pustuleuse, il est indispensable d'arrêter rapidement le médicament en cause, l'ajout de cet effet indésirable dans le résumé des caractéristiques des produits serait pertinent. Conclusion. Nos résultats montrent l'importance de la notification des effets indésirables par les praticiens aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance qui, en alimentant la banque française de pharmacovigilance, permet d'identifier un problème de pharmacovigilance et conduire à une prise de décision de santé publique.