Hyperprolactinémies d'origine médicamenteuse: étude cas/non-cas dans la banque nationale de pharmacovigilance.
Auteurs : Petit A1, Piednoir D, Germain ML, Trenque TL'hyperprolactinémie correspond à une sécrétion exagérée de prolactine dont les étiologies sont nombreuses. Les plus fréquentes sont d'origine médicamenteuse. Nous avons analysé rétrospectivement les cas rapportés dans la Banque Nationale de Pharmacovigilance et quantifié le risque d'hyperprolactinémie associé à l'exposition à certains médicaments. De 1985 à 2000, 159 observations d'hyperprolactinémie attribuées à des médicaments ont été notifiées. Les patients avaient une moyenne d'âge de 40 ans. Le sex ratio était de 5,9 (136 femmes et 23 hommes). Les classes pharmacologiques les plus fréquemment rencontrées étaient les neuroleptiques (31 %), les neuroleptiques apparentés (28 %), les antidépresseurs (26 %), les antihistaminiques de type H2 (5 %), des médicaments divers (10 %). Pour la plupart de ces médicaments, les informations relatives à la survenue de l'effet indésirable « hyperprolactinémie » présentes dans la littérature et dans les résumés des caractéristiques du produit (RCP) ne sont pas toujours concordantes. A part les neuroleptiques, certains médicaments comme le véralipride (odds ratio [OR] = 108,7; intervalle de confiance 95 % [IC 95 %: 51,82-228]), l'indoramine (OR = 78,68; IC 95 %: 33,93-182,48), la sertraline (OR = 15,74; IC 95 %: 5,80-42,75) et la ranitidine (OR = 4,43; IC 95 %: 1,82-10,81]) sont associés à un risque élevé d'hyperprolactinémie. L'harmonisation des RCP des classes thérapeutiques et la sensibilisation des professionnels de santé à la déclaration des effets indésirables semblent nécessaires.