Au cours du choc septique, l'expression diminuée de HLA-DR à la surface des monocytes a été proposée comme marqueur de la paralysie immunitaire. Considérant l'absence de standardisation de ce type de mesure par cytométrie en flux, le but de cette étude était de déterminer si des différences de procédure dans les étapes analytiques pouvaient induire des résultats discordants. Après avoir établi un protocole, l'objectif secondaire était la mise en évidence de l'immunoparalysie chez des patients présentant un choc septique. Nous avons montré que la température et la durée de conservation avant le marquage des cellules, ainsi que la lyse des globules rouges étaient des étapes cruciales lors de la définition d'un protocole standardisé. En respectant ces contraintes analytiques, l'obtention d'une précision satisfaisante, coefficients de variation inférieurs à 5 %, permet d'envisager une utilisation du paramètre en temps réel. Au cours des 48 premières heures après le diagnostic de choc septique, nous avons confirmé la diminution d'expression de HLA-DR sur les monocytes de 16 patients (24 ± 4 %; moyenne ± SEM) en comparaison à 54 donneurs sains (90 ± 1 %; p < 0,001). De plus, la persistance d'un faible taux d'expression de HLA-DR (< 50 %) 9 jours après l'admission était associée au décès des patients. En conclusion, cette étude supporte l'intérêt de mesurer l'expression monocytaire de HLA-DR dans le suivi des patients septiques. Des études multicentriques sont désormais nécessaires afin de valider ce paramètre sur des grandes séries de patients. À cet effet, nos résultats démontrent la nécessité, entre les différents centres participant à de telles études, de définir un protocole commun pour établir des valeurs fiables d'expression monocytaire de HLA-DR.