Les thrombopénies secondaires aux chimiothérapies anticancéreuses peuvent provoquer des hémorragies génitales sévères au cours de l’adolescence. Un traitement œstroprogestatif entraînant une aménorrhée thérapeutique est possible, mais peut augmenter les risques thromboemboliques et hépatiques de certaines chimiothérapies.Objectifs de l’étude. –Évaluer rétrospectivement le risque d’hémorragie génitale pour des adolescentes présentant une thrombopénie sévère après chimiothérapie.Patientes et méthodes. –Parmi les 140 jeunes filles âgées de 12 à 18 ans traitées entre 1991 et 1998 par chimiothérapie, 24 jeunes filles pubères ayant présenté au moins un épisode de thrombopénie sévère (taux de plaquettes < 20 × 109l–1) ont été incluses.Résultats. –Six adolescentes sur 24 ont reçu un traitement préventif œstroprogestatif. Un seul épisode d’hémorragie génitale, sans risque vital associé, a été observé, chez une adolescente ne recevant pas de traitement hormonal préventif. Trente-trois pour cent des patientes présentaient une aménorrhée spontanée avant la chimiothérapie et 17 % une insuffisance ovarienne secondaire définitive.Conclusion. –Le risque hémorragique est faible chez les adolescentes soumises à une chimiothérapie entraînant une thrombopénie. L’aménorrhée observée fréquemment au début du traitement, qu’elle soit fonctionnelle en rapport avec l’amaigrissement ou secondaire à la toxicité de la chimiothérapie, rend discutable la nécessité d’un traitement hormonal préventif.