Séro-prévalence de l'infection à VIH chez les enfants victimes d'abus sexuels au Cameroun.
Auteurs : Menick DM1, Ngoh FLes auteurs de ce travail ont cherché à déterminer la séroprévalence de l'infection à VIH chez des enfants victimes d'abus sexuels et à attirer une fois de plus l'attention des pouvoirs publics sur l'urgente nécessité d'adopter un plan national de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants au Cameroun. L'étude a été réalisée à Douala, à l'hôpital de district de New Bell et à l'hôpital Laquintinie du l'février 1998 au 31 mars 2000. Elle a inclue 76 victimes d'abus sexuels d'âge moyen 11,6 ans (extrêmes: 3-15). Parmi les victimes, 64 étaient des filles (84,2 %) et 12 des garçons (15,8 %). Sur les 76 enfants victimes d'abus sexuels, 71 ont pratiqué les tests de dépistage demandés (93,4 %). Sur les 71 victimes testées, 24 sont devenues séropositives (37,5 %) après des abus sexuels avec pénétration. Il y avait 84,2 % de viols contre 15,8 % d'attouchements sexuels. 13,1 % des abus sexuels étaient d'origine intra familiale et 86,9 % d'origine extra familiale. Un peu plus de 50 % de ces enfants n'allaient pas à l'école, et 17,1 % enençaient des petits métiers. De fait, les résultats constatés confirment que les abus sexuels constituent un risque majeur de transmission des IST dont le VIH. Ils rendent nécessaire l'adoption d'un plan national de lutte contre de tels attentats envers les enfants et la mise en oeuvre d'une politique de prophylaxie post-exposition contre ce virus.