Comparaison des représentations socioculturelles des épilepsies en Limousin (France), au Togo et au Bénin (Afrique).
Auteurs : Nubukpo P1, Preux PM, Clement JP, Houinato D, Tuillas M, Aubreton C, Radji A, Grunitzky EK, Avode G, Tapie PLes représentations socioculturelles constituent encore souvent en Afrique et parfois dans les pays développés, un frein à la prise en charge efficace de l'épilepsie. Cette étude avait pour objectif de faire une étude comparative de ces représentations en Limousin, au Togo et au Bénin. 305 épileptiques adultes âgés d'au moins 18 ans ont été interrogés au cours d'une étude comparative à l'aide d'un même questionnaire utilisant une approche quantitative, sur leurs croyances populaires, connaissances et attitudes par rapport à l'épilepsie, dans la Région du Limousin en France (77 patients), dans le canton de Nadoba au Togo (129 patients) et dans la province du littoral au Bénin (99 patients). Le nombre de crises durant les deux dernières années est plus faible en France qu'au Bénin et au Togo. Les croyances en une cause surnaturelle de l'épilepsie sont plus importantes au Bénin et au Togo qu'en France, à l'inverse des causes sociales (deuils, chocs émotionnels). Les croyances en la contagiosité de la maladie sont infimes en France, mais demeurent importantes au Togo et au Bénin; il en est de même des croyances aux interdits alimentaires. Parmi les causes connues de l'épilepsie, l'alcool, l'abus d'antres drogues et les lésions cérébrales sont plus souvent évoqués en France. Le recours aux médicaments et au médecin est plus souvent préconisé en France qu'en Afrique. L'aveu d'exclusion est plus important au Togo. L'ensemble de ces résultats, parfois contradictoires, plaide pour une prise en compte mesurée des représentations socioculturelles dans la lutte contre l'épilepsie dans les pays.