Traitement de l'hépatite chronique C par interféron alpha et ribavirine. Résultats dans la < vraie vie >
Auteurs : Pariente A1, Djilloul A, Cadranel JF, Association Nationale des Gastroentérologues des Hôpitaux GénérauxObjectifs - L'applicabilité des résultats des essais contrôlés randomisés à la population générale est mal connue. Le but de ce travail prospectif était d'évaluer les résultats du traitement de l'hépatite chronique C par l'association d'interféron a et de ribavirine dans « la vraie vie ». Méthodes - Les médecins de 31 services d'hépatogastroentérologie d'hôpitaux généraux français ont inclus dans un observatoire les malades traités pour hépatite chronique C en dehors de protocoles thérapeutiques. Les résultats ont été comparés à ceux du meilleur bras de l'essai européano-canadien publié en 1998 par Poynard étal. Résultats - 262 malades « naïfs » ont été inclus. Ils étaient significativement plus âgés, plus souvent atteints de fibrose plus sévère (17 % de cirrhose), mais avaient une répartition équivalente pour le sexe, le mode de contamination et le génotype. Le taux de réponse virologique durable (37 %, IC 95 %: 31 %-43 %) n'était pas significativement inférieur (différence - 6 %, IC 95 %: - 18 % à + 6 %) à celui de l'étude de Poynard et al. Les résultats en fonction du nombre de facteurs de réponse étaient superposables. L'existence de comorbidités qui auraient conduit à ne pas inclure le malade dans l'essai de Poynard et al. (46 % de nos malades) avait une valeur prédictive négative indépendante pour la réponse virologique durable. Les effets indésirables ont été comparables. Conclusions - L'efficacité de l'association interféron α et ribavirine reste bonne dans « la vraie vie » mais dépend des caractéristiques de la population traitée. Les résultats des essais cliniques devraient être diffusés plus prudemment dans la population générale.