Objectifs. –Actualiser les données épidémiologiques locales dePseudomonas aeruginosaen service de soins intensifs par détermination des taux d’incidences de colonisations liées à cette bactérie et évaluation du niveau de transmission croisée.Méthodes. –Étude prospective menée pendant 2 ans dans les 2 services de réanimation adultes du CHU de Besançon.P. aeruginosaa été recherché dans l’ensemble des prélèvements cliniques ainsi que dans des prélèvements de dépistage. Le typage a été réalisé par détermination du profil de macrorestriction de l’ADN total par électrophorèse en champ pulsé. Le taux de transmissions croisées a été estimé sur la base des résultats de l’épidémiologie moléculaire.Résultats. –Au cours de l’étude, 314 patients ont présenté au moins un prélèvement positif àP. aeruginosasoit une incidence moyenne de 19,1 patients pour 100 patients hospitalisés. Parmi eux, 166 ont été identifiés par un prélèvement clinique et 148 patients par le dépistage. Soixante dix-sept (soit 4,7 % de l’ensemble des patients admis) étaient colonisés à l’admission en réanimation et 237 patients, admis négatifs à l’admission, devenaient positifs au cours de leur séjour. Parmi les cas acquis dans le service, la durée moyenne d’hospitalisation avant qu’un prélèvement se révèle positif était de 15,7 j. Le taux de transmission croisée était globalement de 53,5 %, respectivement de 48,1 % dans le service de réanimation médicale et 59,2 % dans le service de réanimation chirurgicale.Conclusion. –Les taux d’incidences de colonisations à l’admission et au cours de l’hospitalisation sont concordants avec ceux recueillis dans des enquêtes françaises et européennes. En dépit d’une probable surestimation du taux de transmissions croisées, nos résultats démontrent que la transmission croisée joue un rôle essentiel dans l’épidémiologie deP. aeruginosadans les services de soins intensifs.