L'existence d'un cycle de croissance et de régénération fait du follicule pileux un vrai paradigme d'homéostasie tissulaire. L'analyse d'environ 9000 cycles nous a permis de proposer un modèle stochastique de la dynamique du follicule de cheveu humain. L'existence d'un cycle suppose que des cellules souches doivent être activées cycliquement et que l'unité de pigmentation soit renouvelée. En utilisant différents marqueurs, nous avons pu identifier deux réservoirs de cellules épithéliales pluripotentes, localisés dans le tiers supérieur et le tiers inférieur de la gaine externe du follicule anagène. Ces réservoirs fusionnent pendant la phase de régression et se séparent à nouveau lors de la régénération du follicule. En utilisant des marqueurs de la lignée mélanocytaire et de la mélanogenèse, nous avons pu suivre le renouvellement de l'unité de pigmentation au cours du cycle. Dans le cheveu anagène, les mélanocytes actifs sont localisés au sommet de la papille dermique, tandis qu'une population de mélanocytes quiescents réside dans le tiers supérieur de la gaine externe du follicule. Cette population représente probablement un réservoir de mélanocytes pour les cycles successifs, puisqu'à l'induction d'une nouvelle phase anagène, certains de ces mélanocytes se divisent et entrent en mélanogenèse active, mais uniquement en contact de la papille dermique du follicule néoformé.