Des tests de déclenchement à la clinique: électrophysiologie invasive et non invasive.
Auteurs : Coumel P1On peut toujours ramener à 3 le nombre des ingrédients nécessaires à une arythmie clinique:le substrat arythmogène, le facteur déclenchant ou gâchette, et les facteurs de modulation, dont le plus constant est le système nerveux autonome. Pour analyser ces composants on dispose de diverses méthodes électrophysiologiques, invasives et non invasives, dont l'intérêt varie beaucoup selon l'usage qu'on en fait et le trouble rythmique considéré. Ainsi, la stimulation électrique programmée prend tout son intérêt chaque fois qu'un mécanisme de réentrée est en cause, et elle fournit même un accès thérapeutique au substrat arythmogène en cause. Par contre, elle n'est d'aucun secours lorsque l'arythmie n'est pas le fait d'un mécanisme déclenchable et anatomiquement bien localisé. On peut alors avoir recours à la stimulation adrénergique pharmacologique ou au test d'effort, en sachant que leur intérêt tient alors essentiellement au système nerveux autonome et à son influence sur le substrat ou le facteur déclenchant occasionnel, de sorte que l'analyse des résultats en sera rendue plus complexe. Le rôle du système nerveux autonome n'est en fait jamais mieux exploré que par l'analyse des données de la technique de Holter considérée comme une technique d'investigation électrophysiologique et non comme un simple outil d'inventaire des arythmies spontanées. Enfin, les techniques informatiques actuelles permettent de renouveler complètement l'électrocardiographie conventionnelle. Il peut s'agir de rechercher la trace du substrat dans la mise en évidence de potentiels tardifs au sein du complexe QRS par ECG de haute amplification. Plus fructueuse encore sera l'étude de la repolarisation ventriculaire et de sa dynamique puisqu'elle est le reflet des conditions électrophysiologiques arythmogènes au niveau cellulaire.