Cancer du col et infection à VIH
Auteurs : Pautier P1, Morice P, de Crevoisier RIl existe, chez les patientes infectées par le virus de l'immunodéficience acquise (VIH), une augmentation du risque d'infection à papillomavirus humain (HPV); le type de HPV est le même chez les patientes infectées ou non par le VIH (chez des patientes ayant les même critères de risque d'infection à VIH) mais il existe un taux plus important de persistance de ces infections chez les patientes VIH-positives, surtout dans le cas d'un sous-type viral oncogène. La persistance du virus est associée au développement de lésions dysplasiques et il existe donc une incidence supérieure des néoplasies intra-épithéliales cervicales (CIN) et des cancers du col chez les patientes VIH-positives. Depuis 1993, le carcinome cervical infiltrant fait partie des critères d'entrée dans la maladie sida. Les taux de résection non in sano des CIN sont plus élevés chez ces patientes de même que les récidives après traitement conservateur pour CIN. C'est pourquoi certains auteurs suggèrent un traitement médical (5FU) associé au traitement chirurgical de la dysplasie. Les formes invasives ont un pronostic plus sombre que chez les femmes VIH-négatives, du fait de l'agressivité particulière des carcinomes du col utérin chez les patientes séropositives. Le traitement standard comporte en fonction du stade - une chirurgie et une irradiation, cette dernière étant associée ou non à une chimiothérapie par cisplatine. Ce traitement est modulé en fonction du taux de CD4 et de la gravité du sida. Le traitement antiviral pourra être renforcé, de même que la prophylaxie infectieuse. Une vigilance particulière sera apportée à la réalisation technique de la radiothérapie (choix des volumes) et à la surveillance clinique (digestive) et hématologique en cours de traitement.