Complications gastro-intestinales des anti-inflammatoires non stéroïdiens et de l'aspirine à faible dose.
Auteurs : Thiéfin G1Les complications digestives des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont une source de morbidité et de mortalité dont l'ampleur et le coût sont considérables dans les pays développés [1-3]. En 2001, le nombre de prescriptions d'AINS non sélectifs a été en France de l'ordre de 30 millions. Dans le même temps, les inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2 (COX2) ont fait l'objet d'environ 6 millions de prescriptions [4]. Il faut ajouter à ces chiffres les traitements par aspirine à faible dose qui concernent environ 1,2 million de sujets [5] et l'auto-médication qui est particulièrement importante dans cette classe thérapeutique. Au total, le nombre de sujets exposés aux effets indésirables est considérable et cela explique que les AINS soient au premier rang de la pathologie iatrogène médicamenteuse. Aux Etats-Unis, la mortalité annuelle liée aux complications gastro-intestinales de ces médicaments a été évaluée à 16 500 décès, un nombre similaire pour l'année 1997 à celui des décès liés à l'infection VIH [6]. La prescription de plus en plus large des traitements gastroprotecteurs et le développement récent des nouveaux AINS devraient se traduire par une réduction des complications. Il persiste toutefois des incertitudes et des controverses sur les modalités et les indications des diverses mesures préventives actuellement disponibles ainsi que sur le bénéfice réel qu'on peut en attendre.