Introduction. La dégénérescence sur cicatrice de brûlure est rare mais non exceptionnelle puisque 1 à 2 p. 100 des cancers cutanés se développent sur cicatrice de brûlure. Malades et méthodes. Nous avons réalisé une étude rétrospective de 62 cas de dégénérescence sur cicatrice de brûlure, colligés en 25 ans à l'Institut Salah Azaïz de Tunis. Nous avons étudié les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et pronostiques de ces cancers. Résultats. L'âge moyen des malades était de 51,5 ans et le sex-ratio (H/F) de 2,65. La période de latence entre la brûlure et le diagnostic de cancer était en moyenne de 35 ans. Les membres étaient le siège préférentiel de ces tumeurs (85 p. 100) et plus particulièrement les membres inférieurs (58 p.100). Les plis de flexion étaient atteints dans 21 p. 100 des cas. La taille moyenne de ces tumeurs était de 97 mm. Il s'agissait essentiellement de carcinome épidermoïde (95 p. 100). Deux carcinomes basocellulaires ont été observés et un seul cas de mélanome cutané. Le traitement a été curatif chez 49 malades : chirurgie et radiothérapie (31 cas), chirurgie seule (14 cas) et radiothérapie exclusive (4 cas). Parmi les malades traités curativement les taux de survie globale à 2 ans, 3 ans et 5 ans ont été respectivement de 49,5 p.100,41,5 p. 100 et 37 p. 100. Discussion. Il ressort de ce travail que l'amélioration du pronostic nécessite non seulement un diagnostic et un traitement précoces, mais surtout une attitude préventive qui consiste en une prise en charge adéquate des brûlures.